Le 6 février dernier, un violent séisme a touché le sud de la Turquie et la Syrie. Au total, pour le moment, plus de 35'000 victimes ont été dénombrées, mais le bilan ne cesse de s'alourdir. Touché par ces événements d'une rare violence, le club valaisan va envoyer du matériel (masques, couvertures et vêtements chauds) pour les personnes touchées. Les joueurs se sont également mis ensemble et ont déjà envoyé du matériel (pampers, habits chauds pour enfants, etc.) sous l'impulsion de Musa Araz.
Buteur samedi dernier à Bâle, le milieu de terrain, qui possède des origines turques, a été envahi par l'émotion. Le joueur helvético-turc avoue avoir vécu des moments très compliqués depuis l'annonce de ce tremblement de terre qui a touché également quelques-uns de ses proches et d'anciens coéquipiers. Le temps de quelques minutes, Musa Araz s'est exprimé sur ce que vivent les gens sur place et sur les besoins. Un témoignage glaçant.
Musa Araz, à quel point as-tu été impacté par ce tremblement de terre personnellement ?
Depuis l'annonce de ce séisme, j'étais vraiment mal. J'étais en pensée tout le temps avec les personnes là-bas. J'ai beaucoup de connaissances sur place, mais pas seulement au niveau du football. Le mari de ma sœur est ici en Suisse depuis moins de dix ans, mais sa famille vient de l'un des endroits les plus touchés. Heureusement, ils ont survécu, mais ils sont très choqués. Son meilleur ami a perdu une dizaine de personnes. Tout le monde est touché. Une grande partie de ma famille est en France et en Suisse, mais j'en ai encore en Turquie. Heureusement, elle n'a pas été touchée.
As-tu des contacts avec des gens sur place ? Qu'est-ce qu'ils te disent ?
Avec d'anciens joueurs ou via mon beau-frère, on s'écrit beaucoup et on se parle quasiment sans arrêt. On a des contacts directs sur place. Ils nous disent que c'est inhumain. C'est le chaos. Ils peinent à trouver les mots pour expliquer vraiment ce qui se passe. C'est au-delà de tout ce qu'on peut imaginer. Il n'y a plus rien, il n'y a plus de vie. Maintenant, les gens sont dans une optique de survie. En une minute, toute leur vie a changé. Ils nous disent clairement qu'il y avait une vie avant et qu'il y en aura une autre après. Tout le monde part dans les autres villes, il n'y a absolument plus rien sur place. On ne peut même pas envoyer de l'argent, ça ne sert à rien puisqu'ils ne peuvent pas aller le retirer. C'est tout le système qui s'est effondré. La surface de destruction est tellement grande que les survivants ont l'impression d'être seuls. Ils crèvent de froid puisqu'il y a une grande vague de froid.
Comment arrives-tu à leur venir en aide ? Qu'as-tu fait ?
J'essaie de faire des choses très concrètes pour venir en aide à la population sur place. Avec plusieurs joueurs, nous avons déjà envoyé du matériel, notamment pour les enfants, que ce soit des pampers ou des vêtements. J'ai demandé à tout le groupe d'amener quelque chose qu'ils n'utilisaient plus forcément. Le club s'est aussi mobilisé pour envoyer du matériel, que ce soit des masques, des couvertures ou des grosses vestes. Pour les gens sur place, actuellement, un bout de pain et un peu d'eau, c'est déjà grand-chose. Plusieurs groupes de supporters turcs, peu importe le club ou les rivalités, font tout pour envoyer le maximum de choses sur place. Leur mobilisation est également très importante ! J'ignorais qu'il y avait une grande communauté turc en Valais.
On t'a vu très ému après ton but à Bâle...
Quand j'ai marqué, je me sentais limite coupable de vivre un moment de joie alors que toute une population est en train de souffrir. Au moment de la célébration, j'avais presque les larmes aux yeux. C'était très difficile.
Le FC Sion adresse toutes ses pensées aux personnes touchées de proche ou de loin par ce séisme.
#TousEnsemble